top of page

Qu'est ce-que le rire ?

Rire, une véritable gymnastique intérieure ?


Lorsque nous rions, nous sollicitons de nombreux muscles de notre corps.


Tout d’abord, il y a notre cerveau (ce n’est pas un muscle mais il a également besoin d’entrainement…).

Le message nerveux circule principalement dans le système limbique lors d’une situation « drôle ». Ce système est composé de plusieurs structures comme l’hippocampe, l’amygdale, l’hypothalamus… Il contrôle de nombreuses émotions notamment la joie, la peur, la tristesse, le plaisir…

Le message (visuel, auditif, tactile, olfactif) se dirige dans le thalamus (1), une fois l’information étudiée, elle est envoyée vers une zone différente du cortex cérébral (2) selon l’origine de l’information. Le message est ensuite analysé grâce à l’amygdale (3), ce qui va permettre d’établir le type de réaction selon la situation et avec l’aide de l’hippocampe (4), qui joue le rôle central dans la mémoire et la navigation spatiale. Si l’information est correctement transmise, l’amygdale enverra un message nerveux pour provoquer le rire.





Les muscles de notre visage travaillent aussi, en effet 17 muscles faciaux sont en action lorsque l’on rit. Il s’agit d’une réaction en chaine : les contractions des muscles « plats » (front, tempes, petit et grand zygomatique, muscle risorius, le muscle releveur de la lèvre…) attirent les coins de la bouche et des paupières vers le haut. Et lorsque les muscles de la mastication se relâchent, la mâchoire s’écarte.





Il y a également le diaphragme qui est sollicité quand nous rions. Le diaphragme est un muscle très large, aplati et mince qui sépare le thorax de l’abdomen. Il est le grand muscle inspirateur et amplifie le diamètre dans son diamètre antéro-postérieur. Il intervient aussi lors de l’expiration en se relâchant pour vider l’air des poumons. Lors d’un fou rire le diaphragme se relâche par petites secousses, ce qui explique l’expiration saccadée.




Notre voix est un son émis grâce aux cordes vocales, deux structures fibreuses, tendues, situées dans le larynx. Celles-ci s’ouvrent et se referment très rapidement, laissant passer de l’air ou non : cela crée un son « ha ha », « hi hi »



Les abdominaux eux aussi travaillent lorsque nous rions. En effet, ils se contractent avec une telle force que le ventre est massé. Parfois les sphincters (muscles circulaires) ont la mauvaise idée de se relâcher, c’est la « enurésis risoria » qui provoque alors une sensation très désagréable.



La vessie est contractée par le mouvement des muscles abdominaux : ceci explique les nombreuses expressions familières, comme « pisser de rire »



L’homme le seul à rire ?


Aux dires de certains le rire est le propre de l’homme. Si la phrase est rendue célèbre par Rabelais, dans l’avis « Aux lecteurs » de Gargantua, elle reprend en fait une affirmation d’Aristote qui rend l’homme seul capable de rire. Parce qu’il est le seul être doué de raison mais aussi parce qu’il est sociable, l’être humain serait donc le seul à rire. Descartes ne contredit pas cette idée : « si le rire en effet nécessite la raison et le bon sens, l’homme est le seul à pouvoir rire. »

On peut toutefois se demander s’il est possible de considérer la présence du rire chez les animaux.

En effet, de récentes expériences de chatouillement sur des singes prouvent que certains animaux rient : les chimpanzés produisent des vocalisations semblables au rire humain lorsqu'il joue ou quand on les chatouille.

Le fait de rire résulte directement de nos anciens cousins les primates puisque le son de notre rire provient en fait de leurs halètements lorsqu'ils jouent à se chatouiller.

Nous savons depuis Darwin (biologiste et naturaliste) que les primates rient. Mais l’homme et le chimpanzé ont des rires très différents. Quand on rit, la même expiration nous sert à émettre plusieurs « ha » tandis que le chimpanzé, lui, est incapable de diviser son expiration. Il doit donc respirer entre chaque « ha ».

De plus, les animaux ne rigolent pas pour les mêmes raisons que l'homme, si vous lui racontez une blague ou si vous essayez de le faire rire par des mimiques cela ne marchera pas. Les primates utilisent le rire le plus souvent pour des combats ou des jeux sociaux. Ces activités sont souvent accompagnées d'une expression faciale typique : " bouche ouverte, visage détendu " et des mouvements corporels fluides. Cette expression et ces mouvements sont ceux que l'on retrouve chez l'homme quand il rit.


Il faudrait donc distinguer l’humour du rire. Si le rire est un processus de réaction physique à un stimulus, l’humour a quelque chose de plus intellectuel. Ce serait donc ici qu’il faudrait distinguer l’homme de l’animal, reformulant ainsi la phrase de Rabelais : « L’humour est le propre de l’homme.»






Mars 2016

bottom of page