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Un peu d'histoire...Le rire au théâtre

Depuis la nuit des temps l'homme cherche à divertir son prochain afin d'oublier pendant un bref instant les tourments de la vie quotidienne.

La comédie et le genre comique sont alors arrivés dans le but de divertir les lecteurs et spectateurs. Le mot comédie vient du grec cômè (= village) et odè (= chant), parce que les premiers acteurs allaient de village en village afin de divertir les populations et de gagner par la même occasion de l'argent.

La Comédie en elle-même a des origines religieuses liées au culte du dieu des vignes, de l'excès et des folies : Dionysos.

Lors de l'Antiquité grecquo romaine, quelques spectacles sont joués, ils sont, le plus souvent, liés à des fêtes religieuses. À l'époque, tous les rôles sont tenus par des hommes, portant des masques : le visage de l'acteur n'exprime donc pas une psychologie nuancée et les nuances de l'émotion passent par le ton et les gestes. Les acteurs portent des tuniques colorées, la couleur permettant d'aider les spectateurs à distinguer les différents rôles.


Après l'effondrement de la culture antique, le Moyen Âge, qui ignore le mot « comédie », réinvente de nombreuses formes de théâtre comique.

Le théâtre se joue dans la rue (théâtre de rue), sous la forme de diableries, farces, ou encore soties. Les diableries sont des représentations incluses dans les mystères religieux. Les farces sont des pièces courtes mettant en scène des personnages populaires de la vie quotidienne (le paysan, la femme, le curé, le noble, etc.) et une situation simple sur un fond de morale. Les soties sont axées sur le « sot » (une sorte de clown) qui use de toutes les libertés et qui est intellectuellement diminué.


Sous la Renaissance, les auteurs de toute l'Europe veulent retourner aux sources du théâtre et s'approprier la comédie latine. On appelle comédie « régulière » la comédie qui s'inspire de la comédie latine, et qui en respecte les règles formelles, tout en s'opposant aux diverses formes de comédies médiévales.

En Angleterre à la fin du XVIe siècle, la comédie élisabéthaine, nourrit d'observations, est dominée par William Shakespeare. Cette comédie avait un sens très différent de la comédie moderne. Une comédie de Shakespeare est souvent doté d’une fin heureuse, impliquant généralement les mariages entre les personnages non mariés, et un ton et un style qui est léger.


En France, au début du XVIIe siècle apparaît plusieurs nouveautés. En effet, le métier de comédien, même s'il est méprisé par l'Église, fascine de plus en plus.

En 1630, le théâtre est reconnu comme un art officiel par Richelieu. Et la règle des trois unités est préconisée en 1630, dans la Lettre sur l’art dramatique de Jean Chapelain. Elles sont caractéristiques de ce qu'on appela plus tard le théâtre classique. Le théâtre classique est un genre théâtral visant à respecter ses règles et qui se dit très ordonné et stricte. Ces trois règles sont évoquées par un célèbre poète avec cette citation :


« Qu'en un jour, qu'en un lieu, un seul fait accompli

Tienne jusqu'à la fin le théâtre rempli. »


Ces deux vers de Boileau résument la fameuse règle des trois unités : l'action doit se dérouler en vingt-quatre heures (unité de temps), en un seul lieu (unité de lieu) et ne doit être constituée que d'une seule intrigue (unité d'action). Ces règles poursuivent deux buts principaux. D'une part il s'agit de rendre l'action théâtrale vraisemblable, car les décors n'ont pas besoin de changer et l'action se déroule en un temps qui pourrait être le temps de la représentation. D'autre part, l'action est plus facile à suivre, car les intrigues compliquées mêlant de nombreux personnages sont proscrites au profit d'intrigues linéaires centrées sur peu de personnages.


Au XVIIe siècle en France apparaît le théâtre d'auteur, comme celui de Marivaux et de Beaumarchais. En ce siècle des Lumières, les « unités », reconnues comme essentielles au XVIIe siècle, apparaissent peu à peu comme des règles dont les auteurs cherchent à se défaire.

De plus, les philosophes des Lumières prennent violemment parti contre le clergé et son attitude autoritaire envers le théâtre. Les « esprits libres » estiment que le théâtre est non seulement un divertissement innocent, mais aussi un moyen pédagogique : Voltaire et Diderot soutiennent l'idée selon laquelle la représentation des défauts et des qualités peut « éclairer » les hommes.


Au XIXe siècle, les règles du XVIIe siècle (les unités, la bienséance) sont définitivement abandonnées. Les auteurs du romantisme veulent un autre théâtre. Ils souhaitent un type de pièces capable de mettre en scène l'Histoire et le pouvoir, dans un style qui ne soit plus soumis aux bienséances. Victor Hugo parle des unités comme d'une « cage » et déclare, de façon provocatrice :


« J'ai disloqué ce grand niais d'alexandrin ».



-Nous avons réalisé une frise chronologique représentant l'évolution du rire à travers les siècles :










Mars 2016

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